FIN DU VOYAGE ET BILAN
L'aventure touche a sa fin, encore quelques jours au COSTA RICA, puis nous irons accueillir Fred (Lord Albert) au Panama ou se termine notre periple.
Pour l'instant, nous sommes encore avec Norma qui nous propose de visiter un parc naturel, ou d'etranges animaux croisent notre chemin.
Puis elle nous lance: Let's go to the Waterfalls!!! Nous sortons donc des sentiers battus en direction des chutes, et commencons a nous enfoncer dans la jungle. Mymy emet quelques doutes quant au spectacle qui les attend, puisque nous croisons le lit desseche de la riviere. Nous sommes a la fin de la saison seche et les dites chutes risquent de ne pas avoir une seule goutte d'eau.
Quant a Fafa, il se demande tout a coup si le short et les tongues sont vraiment les accessoires ideaux pour marcher dans la jungle, et il commence a ouvrir l'oeil. Nous croisons des singes...
et des paresseux,
puis au bout d'un moment, quand les insectes, l humidite, l obscurite et les feuillages denses sur notre route nous decident tous a rebrousser chemin. On reviendra avec un pantalon et une machette. Ah ces touristes!!!
Nous laissons alors notre amie et entamons de nous rapprocher de la frontiere sud en prevision de l arrivee de Fred au Panama. Seul spot sur la route: Dominical le couperet! Une vague tubulaire reputee comme la plus creuse du Costa Rica, une guillotine a planches. Le bar du village possede d d'ailleurs une deco etonnante, le plafond est couvert de centaines de surf casses en deux. Nous arrivons dans des conditions finalement tres agreables et avec de belles sessions.
Et Fafa fait la rencontre d'Hortensia, la planche du Costa, qui deviendra sa nouvelle protegee. Adieu Aglae!!!
La vie la bas est douce et magique, dans un petit village s'etendant sur quelques centaines de metres dans une vegetation dense, le long de l'ocean, nous trouvons une petite chambre simple mais tres propre, et les journees sont rythmees par le surf, les pluies tropicales qui viennent de s'installer, et le repas dans le «soda» local ou nous finirons par connaître les villageois et faire partie du decor.
Soudain la houle rentre tres fort, et il n'y a quasiment plus de surfers a l'eau, la machine est en marche.
Deux fois d'affilee, fafa tentera de surfer et le courant est tel qu en moins de dix minutes, il lui fait parcourir les 1,5 km qui separe le spot de l 'embouchure de la riviere plus au nord. Probleme: apres les pluies les crocodiles sortent de la riviere et ont deja croque des surfeurs en mer. Du coup, il ne faut vraiment pas trainer dans les parages, et apres une deuxieme tentative, il prendra une grosse vague pour rentrer et s'en sera fini pour ce jour la. Car les Crocos, on aime pas ca!!!
Nous decidons avec JB, un francais rencontre sur place, tres sympa (normal, c est un breton :-), d aller explorer la cote apres qu un local nous ai donne des tuyaux, et nous demandons a un taxi de nous poser au bord de la route au Sud. Et la, nous decouvrons un petit coin de rocher superbe:
La maree montant, la vague commence a se mettre en place devant les cailloux, et nous nous jetons a l'eau:
C'est finalement une superbe gauche de reef que nous partageons durant plus d'une heure en etant seulement deux a l'eau, avant d'etre rejoints par une poignee de ticos (les locaux).
Fafa ne voudra plus partir, et lui qui voulait eviter de faire 48h non stop de bus pour retrouver Fred. Puis il faudra se resoudre a abandonner ce pays, ou la vie est si douce, la nature sauvage et omnipresente, et dont les habitants possedent un temperament si doux, convivial et positif. Un regal. Le COSTA RICA aura vraiment ete une grande decouverte.
Avec son systeme social de protection maladie, son education gratuite pour tous, ses mesures environnementales plus en pointe que dans nos pays, son statut demilitarise (choix du gouvernement d 'etre le seul pays d amerique centrale sans armee)...Le Costa etonne, charme, et pousse a reflechir.
Nous nous retrouvons a alors a la frontiere, et une image etonnante est alors prise:
Un espace de liberte, une vision sans etiquette si ce n'est l 'appartenance au Monde: Une jeune femme apatride (Mymy aime se distinguer :-), marchant entre deux postes frontieres sur un bout de terre qui n'appartient a aucun des deux pays. Aucune nationalite donc, ni pour Mymy ni pour le sol qu'elle foule. Drole d'instant.
ET NOUS VOICI AU PANAMA:
Tout de suite, c'est le choc. Bus neufs, routes a 2 fois 2 voies, nous voilà de retour dans les pays riches, ce que l arrivee a Panama City ne dement pas. Une vraie foret de gratte ciel, ponctuee quand meme par des quartiers tres pauvres. On voit que le developpement rapide du Panama, particulierement depuis que le canal est retourne entre les mains du pays (environ 2 milliards d euros par an), a laisse un certain nombre d'habitants sur le bord du chemin.
Notre Fred national nous rejoint, et une fois passee l emotion des retrouvailles, nous visitons un peu la vieille ville
C'est la que Fred et Fafa n'ayant plus de tongues, ils s'equipent avec du materiel local qui leur donnera un vrai look de panameens:
Puis nous partirons sur la cote pacifique, a Playa Venao, super spot de surf, mais malheureusement un peu trop perdu. Une maison a louer sur les collines, un bar sous un bardage, et...c'est tout.
Nous decidons de ne pas transformer les vacances de notre ami (les premieres depuis de longues annees), en retraite d'ermite, et mettons le cap sur la cote caraibes, dont tout le monde nous parle depuis un mois: Bocas del Toro!
Un ancien repaire de pirates, perdu dans la mangrove. Mouillage pour les voiliers en voyage, spot de surf pour d'autres, sites de plongee, ou simplement village des carribeens pour qui la vie coule TRES TRES doucement (parfois avec beaucoup de nonchalance), ici tout se passe sur pilotis.
Nous entrons immediatement dans le rythme et nous surprenons a evoluer a une vitesse proche de l'escargot sous Temesta 1000.
Mais le sourire est de rigueur.
Notre Fredo ayant ete vilement agresse par le soleil panameen (on est presque sous l'equateur et il faut parfois...tres tres chaud), il nous faut trouver une activite un peu protegee du soleil. La plongee semble tout indiquee, particulierement la nuit:
Finalement, moyennant un petit lycra et une casquette, Fred se permet de s'inscrire a la formation complete car visiblement: C'est un coup de foudre. Notre Lord Albert national se transforme en creature marine, et son sourire chaque jour nous en dira long.
Nous plongerons sur epave, sur de petits tombants...La visibilite n'est pas exceptionnelle mais les coraux tres colores et dans une eau a exactement 30 degres...on n'est pas malheureux. On y croise de droles de betes aquatiques...
My et le capitaine font un concours de photogenie tandis que le chef plongeur prend un air d Indiana Jones des mers...Bref, l ambiance est bonne.
Pendant ce temps, nous commencons a etre impatients de rentrer. Le Panama prend des airs de vacances d'hiver. Fini les decouvertes, les rencontres, la vie rustique, nous nous laissons tout doucement revenir au confort, petit dejeuner en terrasse
Et cela nous aide a accepter la fin du periple. Tant qu'a vivre a l'europeenne, autant que cela soit chez nous, avec nos proches. Et nous nous retrouvons finalement tres serein a l'idee de rentrer (ce qui n'etait pas le cas au Costa Rica, ou nous nous serions bien caches quelques annees :-)
Finalement, nous retiendrons surtout de l'Amerique centrale des paysages superbes sur un bout de terre etroit baigne d'un cote par le charme et la douceur des caraibes, et de l'autre par la puissance et l'authenticite du Pacifique. Les habitants ont un etat d'esprit si positif et convivial, qu'il semble qu'ils aient trouve le juste equilibre entre le bien etre materiel et personnel. Ils le savent d'ailleurs car ils nous disent souvent: «On n'est pas aussi riches qu'en Europe mais on n'est pas malheureux, et puis... on a autre chose et c'est peut etre pas plus mal, non? ». Que repondre a cela sinon: OUI, vous avez peut etre la meilleure qualite de vie. Encore que cela ne s'applique (malheureusement) ni a tous les pays latins ni a tous leurs habitants.
Et puis quelques jours apres, nous nous retrouverons a l'aeroport Saint Ex a Lyon, ou les parents de fafa viendront nous accueillir malgre l arrivee tardive de l avion. Nous sommes tres heureux de les retrouver, et les premiers jours en France nous semblent etranges. Les gens, les petits jardins et leurs clotures, les rues, tout est si ordonne, et semble en meme temps si froid, si artificiel. Drole de sentiment un peu flou et un peu angoissant. Nous n'en parlons vraiment qu'entre nous, et nous savons que les premieres semaines et les premiers mois risquent de nous paraître parfois difficiles.
BILAN ET QUELQUES CHIFFRES SYMPAS:
-12 oceans, mers ou golfes differents (indien, pacifique sud, pac nord, mer d'andaman, golfe du bengale, mer de chine,etc...)
-12 pays et seulement 5 langues utilisees (francais, anglais, espagnol, vietnamien et un peu de malgache)
-18 avions chacun (environ 65 000 km)
-16 embarcations (pirogues,ferry, cargo, speedboat, barques...)
-7000 km environ en train
-5 000 km environ en bus
-8 000 km de conduite a gauche en van
-Pres de 200 tuktuk, rikshaw, pousse-pousse et moto taxis.
-Un accident de moto
-Des dizaines d heures dans les gares indiennes avec les vaches
-45 spots de surf
-Environ 2000 vagues surfees
-5 planches pour 2 (pas toutes en meme temps:-)
-1 seule bonne engueulade :-)
-7 amis qui sont passes nous voir
-0 vol et 0 agression
-10 mois d'aventure, de bonheur et de decouverte,
-1 Grand projet: repartir avec des enfants dans une dizaine d'annees, cette fois en voilier (tour d'atlantique?)
REMERCIEMENTS:
-A ceux qui nous aiment et nous ont soutenus et compris dans notre demarche
-Au pere de fafa qui a assurer la tache ingrate de quartier general des fonctions administratives, bancaires et autres discussions avec les impots.
-Aux amis qui sont venus nous voir et nous ont supporte malgre notre caractere et notre etat d'esprit parfois different dans le voyage
-A Pierre pour son soutien et son aide depuis longtemps dans ce projet
-A tous les gens que nous avons rencontre ou simplement croises, pour leur gentillesse, ou leur tolerance, ou leur sourire.
-A My-Ngoc qui cache derriere son sourire beaucoup de courage, d'esprit d aventure et de patience.